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GRDF veut mettre les gaz sur le biogaz

GRDF Biogaz France Edouard Sauvage
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Filiale d'Engie et en charge de la distribution du  gaz naturel en France, GRDF en appelle au pouvoir exécutif pour l'accompagner dans l'essor du biogaz dans le pays. Le groupe souhaite avoir les coudées franches en termes d'investissement afin d'anticiper les demandes de raccordement dans les zones à fort potentiel.

"Aujourd’hui, faute de moyens, on est obligé de refuser sept projets sur dix"C'est par ces termes très clairs que Franck Wintenberger, le directeur territoires et projets d'avenir de GRDF s'est exprimé au sujet du manque de moyens dont est doté le distributeur de gaz naturel en France. Car GRDF ambitionne et souhaite accélérer la cadence sur la production de biogaz en France. Le groupe vise plus haut que l'objectif de 10% de gaz renouvelable dans le bouquet énergétique français en 5 ans, comme le mentionne le pdg Edouard Sauvage : "On a déjà le potentiel pour atteindre les objectifs de raccordement prévus pour 2023. On demande que l'objectif de la loi de transition énergétique de 10% de gaz renouvelable dans la consommation en 2030, soit revu à la hausse à 30%".

Pour y parvenir, GRDF souhaite anticiper les besoins en raccordement dans les zones à fort potentiel, dans les régions à activité agricoles et forestières dans lesquelles les capacités de méthanisation pourraient être bien supérieures à ce qu'elles sont actuellement. Etendre le réseau nécessite des investissement ambitieux mais aussi un assouplissement du cadre législatif et réglementaire, sinon son amélioration via la délivrance d'une autorisation du régulateur de l'énergie ainsi que d'un décret ad hoc.

Le biogaz en concurrence avec Gaspar  

Actuellement, GRDF ne dispose pas de la liberté souhaitée pour mettre le paquet sur le biogaz. Car le groupe n'a la possibilité d'y investir que  plusieurs dizaines de millions d'euros tandis que 850 millions d'euros ont été injectés dans la sécurité du réseau mais aussi dans l'installation du nouveau compteur communicant Gaspar. Edouard Sauvage aimerait plutôt "réserver un quart des investissements au biogaz".

La balle est dans le camp de l'exécutif. D'un côté Gaspar promet de réduire la consommation de gaz de l'ordre de 5% et de l'autre le biogaz a plus d'un atout dans sa manche : facture énergétique en baisse, sécurisation de la filière gaz, amélioration du bilan carbone, réduction de l'empreinte environnementale de l'activité d'extraction, revenus supplémentaires pour les agriculteurs... Reste par ailleurs à voir si l'enveloppe de 100 millions d'euros déposée sur la table par le gouvernement et BPI France en faveur de la méthanisation suffira à atteindre les objectifs en la matière.

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