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Le transport maritime mise sur le GNL pour respecter l'accord de Paris

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L'Organisation Maritime International a récemment signé un accord dont le but est de réduire les émissions de CO2 de l'activité de 50% par rapport à son niveau de 2008. Le secteur se donne jusqu'à 2050 pour y parvenir et ambitionne même une réduction de 70%. Le GNL s'impose comme un carburant de remplacement de transition.

La marine commerciale assure actuellement 80% du transport international de marchandises, les porte-containers effectuant des liaisons quotidiennes aux quatre coins du globe. Une activité qui n'est pas conséquence sur l'environnement car à ce jour les navires sont propulsés grâce à du fuel lourd, qui génère 20 fois plus de pollution atmosphérique que les voitures qui circulent en ville et 3 500 fois plus de particules fines que le diesel des voitures. Et c'est sans compter sur l'activité des croisières de tourisme qui attire un nombre sans cesse plus important de clients pour des paquebots aux dimensions toujours plus importantes. Un défi écologique, économique et sanitaire majeur se pose alors à la profession : limiter l'impact environnemental de l'activité.

L'Organisation Internationale Maritime - représentant 173 pays - a pris les choses en main, récemment, en signant courant avril un accord compatible avec celui de la Cop21 de Paris. Le but : limiter le réchauffement climatique à 2°C. Une étude publiée dans The Lancet démontrait que rester dans cette fourchette de hausse des températures entraînerait une économie de 54 000 milliards de dollars d'ici 2050, rien qu'en frais de santé sur les populations.

Pour y parvenir, de longues négociations auront été nécessaires. D'un côté, des nations du Pacifique et de l'UE réclamaient une réduction de 70% à 100% des émissions de CO2 d'ici 2050 tandis que d'autres plaident pour une réduction plus minime, 50% d'ici 2060. Les discussions ont ouvert sur un point d'équilibre : réduire de 50% les émissions de CO2 d'ici 2050.

Une profonde mutation du secteur ?

La profession se donne ainsi 30 ans pour parvenir à atteindre l'objectif qu'elle s'est fixée. Une durée qui correspond en réalité à la durée de vie moyenne d'un navire. Pour Hervé Thomas, délégué général d'Armateurs de France "2050, c'est long et pas très long. Le secteur maritime est sur des cycles longs. Un navire navigue en moyenne pendant une trentaine d'année". De fait, pour atteindre l'objectif de l'accord, les professionnels devront mettre à l'eau des navires qui émettent 0% de CO2 à partir de 2030.

Certains grands noms du secteur se sont déjà lancés dans le changement. C'est le cas de CMA-CGM notamment qui est en train de faire migrer sa flotte de navires vers de nouveaux modèles utilisant le GNL (gaz naturel liquéfié). Le numéro 3 mondial a déjà passé commande de 9 porte-containeurs et de 22 000 EVP (équivalent vingt pieds). Le GNL représente une alternative performante au fuel lourd en diminuant de 25% les émissions de gaz à effet de serre (GES). Encore loin des 50% mais il a comme mérite de faire chuter les émissions d'oxydes soufre (SOx) de 100%, de 99% celles des particules fines et de 80% les oxydes d'azotes (NOx). L'autre avantage immédiat du GNL est - en plus de sa disponibilité et de son abondance - sa capacité à assurer la transition vers un nouveau mode de propulsion des navires : l'hydrogène. L'hydrogène permettrait alors d'arriver à 0% d'émission de CO2. Sauf que pour que le bilan de l'activité soit bon sur toute la ligne, cet hydrogène devra nécessairement être d'origine renouvelable. Car pour l'instant, il provient à 94% des énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz). 

Mais avec cet accord, le transport maritime international réalise une belle - première avancée -. 

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