La Pologne reçoit du gaz du Qatar et se détache de Gazprom

Avec la toute première livraison de gaz en provenance du Qatar, la Pologne signifie à Gazprom que la donne a changé. L'emprise du géant gazier russe sur les pays d'Europe de l'Ouest et de l'Est semble bien se relâcher.    

Une première livraison par méthanier de 210 000 mètres cubes de gaz naturel en provenance du Qatar est récemment arrivée sur le terminal gazier de Swinoujscie dans le nord-ouest de la Pologne, pour ce qui constitue la toute première étape dans le nouveau plan d'approvisionnement du pays : se défaire de la dépendance vis-vis de la Russie qui compte encore pour 50% dans sa facture gazière totale et mettre en place une négociation plus âpre sur les prix avec ce même fournisseur.  Le ministre de la Mer Marek Grobarczyk déclarant à cet égard que "C'est un élément de diversification et de négociation avec Gazprom", estimant même que le nouveau terminal gazier permettrait au pays d'être en "bien meilleure position" pour discuter du prix, des quantités et des conditions de livraisons du gaz en provenance de Moscou. Plus encore, cette nouvelle infrastructure entre dans un plan plus large de la part de la Pologne : repenser sa carte gazière en tendant vers une plus grande diversification des achats et des approvisionnements. Et pour y parvenir le pays a initié un vaste plan d'investissements sur ses infrastructures : construction de centaines de kilomètres de gazoducs, création de gigantesques réservoirs de stockage et mise sur pied du terminal méthanier de Swinoujscie pour plus de 700 millions d'euros.

La dépendance envers Gazprom combattue

Briser la toute-puissance du géant gazier russe est un autre axe de travail de la part de la Pologne qui a conclu dès 2009 avec le Qatar un important contrat de ravitaillement sur 20 ans. Et grâce au tout nouveau terminal, la Pologne pourra faire venir du gaz du monde entier, dans des quantités astronomiques : 5 milliards de mètres cubes par an pouvant grimper à près de 8 milliards. "C'est une diversification réelle des livraisons du gaz en Europe de l'Est et centrale", selon le ministre de la mer de Pologne, le terminal méthanier pourrait alors servir à d'autres pays de la zone PECO. Une fissure de plus donc dans l'emprise de Gazprom qui ne cesse de se relâcher à la faveur d'autres pays producteurs tels que le Qatar donc mais également l'Azerbaïdjan ou encore l'Iran qui devrait faire un retour des plus remarqués sur la scène gazière internationale. Une concurrence plus accrue est en cours, elle favorisera in fine la consommateurs du point de vue du prix et permettra d'assurer un approvisionnement régulier et continu, sans risquer la coupure de gaz.