Engie vend son portefeuille GNL à Total qui devient le numéro 2 mondial du secteur

Dans les tuyaux depuis la fin de l'année 2017, le rachat d'une partie des actifs GNL d'Engie par Total vient d'être approuvé par la Commission européenne. Engie empochera plus d'1,5 milliards d'euros et Total se positionnera en n°2 mondial du secteur.

Le deal n'est pas encore effectif mais il a été approuvé par la Commission européenne qui s'est penchée sur l'opération en vertu du règlement européen sur les concentrations. Total va donc pouvoir racheter un vaste portefeuille d'actifs de GNL jusque là aux mains d'Engie. Prévu pour une valeur frôlant la barre des 1,5 milliards d'euros avec la possibilité de monter jusqu'à 2 milliards en cas d'amélioration des marchés, le deal porte sur la vente des activités de liquéfaction - notamment au Cameroun et aux Etats-Unis - de transport maritime (10 méthaniers), le négoce international de gros (chaîne d'approvisionnements en provenance du Nigéria, de la Russie ou encore de l'Algérie) mais aussi des activités de regazéification et de liquéfaction en Europe.  

La Commission a examiné le deal dans le but de  s'assurer que la transaction n'affecterait pas les règles de concurrence du marché européen. Elle en a conclu que l'opération ne soulèverait pas de problèmes au regard des "chevauchements limités entre les activités de Total et d'Engie GNL".

Total n°2 mondial du GNL, Engie se redéploye

L'accord en cours d'être finalisé entre les deux groupes français est typiquement de nature win-win. Engie libère du cash pour soutenir sa stratégie de diversification sur les énergies bas carbone et notamment les ENR. L'ex GDF-Suez garde toutefois la main sur ses activités aval - infrastructures de regazéification et commercialisation du GNL au détail envers ses clients finaux-. D'ailleurs, ce deal est loin d'être le seul et le dernier envisagé puisque le groupe veut céder pour 15 milliards d'euros d'actifs tout au long de l'année 2018, l'équivalent de 20% de son portefeuille d'activités. Soit dix fois plus que la transaction en cours avec Total. Engie veut ainsi sortir définitivement de toute activité amont dans le domaine du gaz naturel.

De son côté Total impose son empreinte sur le marché mondial du GNL, en devenant dans un futur proche le numéro 2 du secteur, juste derrière le leader Royal Dutch Shell.

En parallèle, Engie et Total ont signé un accord de coopération dans les gaz verts : biogaz et hydrogène renouvelable. Engie deviendra à terme le fournisseur privilégié de Total sur le secteur.