Actualités sur le gaz : exploration et extraction, acteurs, technologie, consommation, ...

Bruxelles donne son feu vert pour le gazoduc Corridor Sud

Commission Européenne Corridor gazier sud
Rédigé par

La Commission Européenne a officiellement validé début mars le lancement des travaux du Corridor Sud. Un chantier qui doit permettre de consommer du gaz azéri au détriment du gaz russe. La Commission marque ainsi par ailleurs sa volonté d'apposer son sceau sur les projets énergétiques et gaziers intra-UE.

Fin février, Bruxelles avait fait savoir son intention de ne plus laisser les Etats membres décider et négocier seul leurs contrats d'achats de gaz naturel. La Commission a dorénavant son mot à dire, et son avis n'est plus simplement consultatif mais pèse désormais bel et bien dans la balance. Le but de la validation des contrats énergétiques et gaziers par Bruxelles est de veiller à ce que les clauses soient justes, équitables et ne créent pas de déséquilibres entre pays membres. Une sorte d'Europe de l'énergie en quelque sorte puisqu'en chapotant de la sorte les transactions, Bruxelles peut ainsi assurer une meilleure stabilité dans les approvisionnements.

Bruxelles est "OK"

L'une des premières concrétisations de la manifestation de l'implication de Bruxelles dans les transactions ayant trait aux affaires énergétiques et gazières en l'occurrence est le feu vert donné quant à l'accord conclu entre les pouvoirs publics grecs et un acteur suisse en charge d'acheminer le gaz naturel d'Azerbaïdjan vers l'Europe. Ce "Corridor Sud" est rappelons-le un ambitieux projet qui permettra d'acheminer le gaz naturel en provenance des champs gaziers d'Azerbaïdjan vers le sud de l'Italie en transitant par la Turquie, la Grèce et l'Albanie. Le feu vert de la Commission Européenne porte en particulier sur la dernière section de l'infrastructure, soit celle comprise entre entre la Grèce et la Turquie. Car les autorités grecques ont en effet passé un contrat avec l'opérateur suisse Trans Adriatic Pipeline pour une durée de 25 ans. Un projet ambitieux puisque l'opérateur suisse investira près de 6 milliards d'euros dans la travaux dont 2,3 milliards rien qu'en Grèce.

A ce titre, la commissaire européenne à la Concurrence, Margrethe Vestager, a déclaré que le contrat est « conforme aux règles de l’Union européenne en matière d’aides d’État » et d'ajouter par ailleurs que l'accord est des plus positifs puisque « le gazoduc transadriatique fournira du gaz supplémentaire à l’Union européenne et renforcera la sécurité de l’approvisionnement énergétique du sud-est de l’Europe ».

L'Europe vient ainsi de rapidement franchir une étape cruciale dans la sécurisation et dans la diversification de son filon supply en gaz naturel à travers le soutien et la validation de ce contrat majeur. Une concrétisation de la volonté de se délester nettement de l'emprise commerciale de Gazprom. 

0 Commentaires

Laisser un commentaire

À la Une aujourd'hui