La région Normandie investit avec ambition dans le biogaz

La région Normandie a récemment dévoilé un plan d'investissement ambitieux à destination du développement du biogaz. Un schéma qui a été mis au point en collaboration avec l'Ademe.

La Normandie croit au biogaz et se donne les moyens de pouvoir tirer pleinement profit de cette énergie nouvelle. Car la région vient de dévoiler son plan d'investissement en faveur de la filière de la méthanisation. Au total, ce seront non moins de 12 millions d'euros qui seront injectés sur trois années. Pour Hervé Morin, le président de la région, la méthanisation est "un sujet évident pour la Normandie, terre d'agriculture, d'agro-industrie, où les agglomérations ont tout intérêt à récupérer l'énergie pour réseaux de chaleurs".

L'homme politique avait spécialement fait le déplacement à Gaillon, un site privé Biogaz qui produit déjà de l'énergie électrique mais aussi thermique grâce à la méthanisation des déchets organiques. Le directeur du site, Julien Lecanu, expliquait face à la presse la diversité des sources : "invendus de la distribution alimentaire, restes de la restauration, déchets de production d'industries agroalimentaires, boues de station d'épuration, graisses industrielles ou alimentaires... c'est tout cela que nous récupérons pour l'usine. Liquides ou solides, les déchets sont stockés dans des cuves. Commence alors le processus de dégradation aboutissant à du biogaz. C'est le produit de la transformation qui aboutit à de l'énergie par cogénération".

50% de sites de méthanisation en plus sur 3 ans

Avec ce plan d'investissement de 12 millions d'euros, la région vise une augmentation marquée de sites de méthanisation : 50% supplémentaire sur la période. Ce qui porterait alors le total à plus de 150 sites répartis dans toute la région Normandie. Car pour l'heure, leur nombre est de 60 en service et plus d'une quarantaine sont en déclaration d'intention. La Normandie espère ainsi changer d'échelle puisque pour le moment l'écrasante majorité des sites de méthanisation sont de petites installations d'agriculteurs qui valorisent ainsi leurs déchets verts.

En parallèle, une convention a été passée entre les usines de méthanisation et les agriculteurs de la région afin qu'ils puissent bénéficier du résidus de l'activité : le digestat. Un fertilisant naturel qui permet de booster les cultures. Cette année, ce sont déjà 25 000 tonnes de digestat qui ont pu être épandues sur 3 000 hectares.

L'investissement de 12 millions d'euros de la région permettra de décupler considérablement tout le potentiel de production du biogaz, en cogénération, pour de l'énergie thermique mais aussi électrique. La filière économique de l'agriculture en bénéficiera d'ailleurs à deux niveaux : financièrement mais aussi au niveau technique grâce au digestat.