La Corée du Sud injecte plusieurs milliards de dollars dans le développement de la voiture à hydrogène

La Corée du Sud entend bien peser sur la scène internationale des constructeurs automobiles en termes de motorisation hydrogène. Le pays vient de faire savoir qu'il allait investir près de deux milliards d'euros dans la filière pour soutenir sa croissance et rivaliser avec les plus grandes nations.

C'est un chantier on ne peut plus pharaonique auquel s'attaque la Corée du Sud avec cet investissement colossal. L'équivalent de près de deux milliards d'euros seront en effet investis dans la filière automobile hydrogène. Production d'hydrogène, recherche et développement, fabrication de piles à combustible, mise sur pied de stations de distribution, création d'infrastructures de stockage et de distribution... toute la filière est à consolider et la Corée du Sud n'entend plus accumuler le retard pris jusqu'à présent.   

La feuille de route est claire, et les objectifs tout autant puisque plusieurs grandes villes du pays du matin calme verront des bus de transport public roulant à l'hydrogène sillonner les rues dès 2019. Et en regardant vers un horizon à peine plus lointain, d'ici 2022, le gouvernement coréen souhaite voir la mise en service de plus de 300 stations de ravitaillement alors que le pays n'en compte guère plus d'une dizaine actuellement. Autre objectif majeur : la mise en circulation de 16 000 véhicules à hydrogène dans moins de quatre ans.

Le pays peut s'appuyer sur l'énorme force de frappe technologique et commerciale de la marque Hyundai qui compte parmi les plus avancées en termes de véhicules hydrogène. La marque est en effet l'une des rares à proposer des moteurs électriques alimentés par des piles à combustible sur l'intégralité de sa gamme de véhicules pour particuliers et professionnels. Le coup de pouce de l'Etat est forcément de nature à accélérer un peu plus encore la cadence.

A titre de comparaison, en France, le plan hydrogène dévoilé il y a quelques semaines par Nicolas Hulot prévoit un budget de 100 millions d'euros à partir de 2019, bien loin des 2 milliards budgétisés par la Corée du Sud. Les infrastructures sont bien entendu encore trop insuffisantes pour inciter les conducteurs à changer de type de véhicule, le nombre de stations de ravitaillement atteignant péniblement la vingtaine sur tout le pays. Un chiffre qui devrait monter jusqu'à 100 au regard du plan échafaudé par le ministre de la Transition écologique et solidaire.