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Netanyahu à la Cour suprême pour défendre un accord sur le gaz

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Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a fait une rare apparition dimanche devant la Cour suprême afin de défendre un accord controversé entre son gouvernement et un consortium israélo-américain pour l'exploitation des réserves de gaz en Méditerranée.

Le Premier ministre Binyamin Netanyahou a été appelé à témoigner devant la Cour suprême pour défendre l’accord sur l’exploitation du gaz avalisé par son gouvernement. Il a du défendre ce vaste projet face aux plaintes déposées contre cet accord, affirmant que le monopole du gaz est important pour la sécurité nationale.

Un évènement sans précédent

Il s'agit de la première fois dans l'histoire d'Israël qu'un Premier ministre demandait à être entendu par la Cour suprême, a souligné M. Netanyahu. Les débats, dont la presse a été tenu à l'écart malgré les demandes de l'opposition, étaient dirigés par le vice-président de la Cour suprême Elyakim Rubinstein assisté de quatre juges. "L'accord actuel n'a pas d'alternative et s'il n'est pas approuvé, cela aura des conséquences négatives pour le pays", a plaidé M. Netanyahu devant les juges.

Netanyahou a souligné, dans sa déposition, qu’il était urgent d’entériner cet accord en précisant qu’il ne s’agissait pas seulement d’une question financière et qu’il concernait également la sécurité nationale et le statut d’Israël au Proche-Orient. Il a ajouté qu’il craignait fortement tout nouveau retard dans le lancement du projet. Les détracteurs de cet accord signé avec les groupes américain Noble Energy et israélien Delek Drilling estiment qu'il favorise les intérêts des deux compagnies aux dépens des consommateurs. Ils ont demandé à la Cour Suprême de le bloquer, dénonçant également des manœuvres du Premier ministre pour contourner la législation antimonopole.

Les audiences en cours sont le dernier obstacle pour l’accord de bail, des députés et des ONG, dont le Mouvement pour un gouvernement de qualité, qui affirment que les justifications du Premier ministre pour invoquer l’article 52 ne satisfont pas les critères de la loi pour un avantage clair en sécurité nationale ou diplomatie. Ils affirment que le gouvernement a négligé des sujets fondamentaux du marché du gaz naturel, comme les problèmes de tarification relevant du monopole et le manque de sécurité énergétique, et qu’à présent il « essaie de vendre une illusion en guise d’accord », qui non seulement ne résoudra pas les problèmes mais les perpétuera.

Une décision cruciale

Israël n'exploite qu'un seul site off-shore à ce jour, le champs de Tamar (200 millions de mètres cubes) découvert en 2009. Le champs Leviathan, découvert en 2010, est bien plus grand (535 milliards de mètres cubes) mais son exploitation a connu toute une série de retard. Ces découvertes de gaz au large d'Israël ont fait entrevoir l'indépendance énergétique à un pays lourdement tributaire de l'étranger en la matière. Mais un premier accord entre le gouvernement, Noble Energy et Delek Drilling a été remis en cause en décembre 2014 par l'autorité de la concurrence. Malgré les réserves de cette autorité, un avis négatif d'une commission parlementaire et une manifestation ayant réuni des milliers d'Israéliens dénonçant le "vol" du gaz par des grands groupes privés, M. Netanyahu a signé un nouvel accord le 17 décembre 2015.

La décision de la Cour suprême sera donc cruciale pour cette future exploitation, de même que pour les plans de coopération de M. Netanyahu pour exporter à terme le gaz de la Méditerranée orientale vers l'Europe. Le gouvernement compte en effet exporter la majorité du gaz de Léviathan à d’autres pays dans la région, ce qui garantirait un levier stratégique à Israël. La Grèce et Chypre ont exprimé leur intérêt à coopérer avec Israël pour une conduite gazière pour exporter à terme le gaz de la Méditerranée orientale vers l’Europe. L’approbation de l’accord par la haute cour permettrait au consortium d’avancer les contrats de vente de gaz, qui pourrait débloquer un financement crucial pour développer Léviathan.

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