Gaz naturel d'Ukraine vers l'Europe : la proposition de l'UE à Moscou

L'UE vient de soumettre une proposition de contrat pour l'importation de gaz russe via l'Ukraine. Rendez-vous est donné au mois de mai pour une négociation tripartite. 

C'est le commissaire européen en charge de l'énergie, Maros Sefcovic, qui a pris l'initiative d'une rencontre à Bruxelles aux côtés du ministre russe de l'énergie Alexandre Novak et du ministre ukrainien des Affaires étrangères Pavlo Klimkine. Etaient également présents les patrons des compagnies gazières Gazprom et Naftogaz. Le but de la rencontre : trouver un terrain d'entente quant au prochain contrat d'approvisionnement de l'Europe en gaz russe en le faisant transiter via l'Ukraine. Avec en trame pour l'UE se trouve l'impératif de ne pas se trouver en situation de confit énergétique.

A la sortie de la réunion, le commissaire européen en charge de l'énergie Maros Sefcovic a déclaré: " J'ai mis une proposition sur la table que les deux parties vont ramener à la maison". De son côté, le ministre ukrainien affirmait sur Twitter que "La Russie joue la montre et attend un changement politique en Ukraine. La prochaine fois qu'ils veulent parler est seulement en mai. Pendant ce temps nous continuerons notre travail conjoint avec l'UE". Alexandre Novak lui a répondu également sur Twitter en assurant avoir "le temps d'ici la fin de l'année pour s'accorder sur des approches en matière de transit du gaz à partir du 1er janvier 2020"

Que comporte cette proposition de contrat? Trois paramètres fondamentaux, à savoir la durée, les volumes et les tarifs. Reste que sans donner aucun détail sur le contenu du contrat lui-même, le commissaire européen se montre confiant : "Ce que j'ai entendu du ministre russe Novak, et c'était très important, c'est que la Russie est prête à continuer à utiliser l'itinéraire de transit ukrainien et qu'ils sont prêts à coopérer".

Si l'UE s'active d'ores et déjà à relancer les discussions, c'est en raison du fait que l'actuel contrat se termine fin 2019, soit au moment où deux gazoducs qui contourneront l'Ukraine entreront en service : le gazoduc germano-russe Nord Stream 2 et le turco-russe Turkish Stream. L'Ukraine se retrouverait alors dépourvu d'une importante manne financière. D'autant que les volumes de gaz naturel transitant via l'Ukraine ont déjà considérablement diminué. L'Ukraine cherche donc à maintenir un certain statut-quo tandis que l'UE joue à la fois la carte de la diplomatie et de la sécurité en approvisionnement énergétique. Rendez-vous en mai pour la suite des débats.