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Séismes en rafale au Texas : la fracturation hydraulique mise en cause ?

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Alors que l'Institut d'études géologiques des Etats-Unis a publié en début d'année ses prévisions relatives au risque de séismes d'origine artificielle, c'est cette fois-ci, un sismologue texan qui déclare que le nombre de séisme dans l'Etat du sud a été multiplié par six.

Les enquêtes se succèdent et en arrivent à la même conclusion aux Etats-Unis. La fracturation hydraulique, technique qui consiste à extraire pétrole et gaz par injection d'eau à haute pression dans des puits très profonds, situés sous les nappes phréatiques serait la première cause de secousses sismiques dites "artificielles", c'est-à-dire résultant des activités humaines. Si des études avaient constaté ces faits au Kansas et dans l’Oklahoma, c'est le Texas qui est ciblé par les travaux d'un sismologue, rendus publics mardi dernier.

La production de gaz et de pétrole multipliée par trois

Dans les faits, le Texas a vu sa production de gaz et de pétrole multipliée par trois depuis 2008. Dans le même temps, le nombre de séismes enregistrés annuellement a été multiplié par six. Ainsi, contre deux secousses, douze secousses sont ressenties désormais, d'une magnitude supérieure ou égale à trois, sur l'échelle de Richter. Selon l'article publié dans la revue Seismological Research Letters, un lien direct serait établi "entre l’activité sismique et l’exploitation de gaz et pétrole de schiste", puisqu'elle remonte même jusqu'à 1925 et pointe du doigt le secteur des hydrocarbures.

Ainsi, par l'étude de plusieurs informations comme les données géographiques ou les indicateurs de profondeur, les chercheurs ont mesuré la probabilité, pour chaque séisme, d’être "induit" par l'activité humaine. Et leurs résultats portant sur les 162 séismes d’une magnitude supérieure à 3 relevés depuis 1975, " 42 (26 %) sont presque certainement induits, 53 (33 %) sont probablement induits, 45 (28 %) sont possiblement induits, et seulement 21 sont tectoniques et donc d’origine naturelle".

Le traitement des eaux usées en question

Afin de procéder à la fracturation hydraulique et récupérer le gaz ou le pétrole coincé sous la roche, il faut injecter de grandes quantités d'eau sous haute pression. Or, si ces eaux usées sont parfois directement rejetées dans les cours d'eaux, elles sont parfois réinjectées dans le sol afin de les stocker le plus profondément possible. Selon les chercheurs, c'est ici que le bât blesse. En effet, cette opération modifie la pression et donc la sismicité du sous-sol, pouvant entrainer ainsi un risque de séisme.

Et plus les explorations sont profondes, plus les risques augmentent. Alors, même si actuellement, les secousses sismiques au Texas, ne pas ressenties pour la plupart, les chercheurs craignent qu'une secousse bien plus puissante n'intervienne un de ces jours et tiennent à rappeler que quatre tremblements ont déjà dépassé 4,6 sur l'échelle de Richter.

Il faut néanmoins rappeler que de nombreuses activités humaines peuvent provoquer ce genre de situation comme la construction d'ouvrages publics comme un barrage et qu'il n'est pas nécessairement besoin de rejeter le gaz de schiste dans son intégralité à partir du moment où les méthodes d'extraction peuvent évoluer.

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