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L'Italie cherche à coopérer avec Israël et l'Egypte pour l'exportation de gaz

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Des représentants de la société énergétique italienne Eni doivent rencontrer Netanyahou cette semaine alors que le groupe souhaite étendre de plus en plus son emprise sur l'Est de la Méditerranée.

Des négociations seraient en cours entre ENI, Israël et l'Égypte pour mettre en place une coopération en matière de production de gaz naturel. Des hauts responsables d'ENI pourraient rencontrer le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou fin octobre 2015 pour en discuter. L'Italie aurait proposé une coopération conjointe italo-israélo-égyptienne pour l'exploitation du gaz naturel, question abordée par le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou et le Premier ministre italien Matteo Renzi lors de leur réunion du 30 août dernier à Florence.

Une découverte qui rabat les cartes

La découverte historique d'un champ de gaz naturel au large des côtes égyptiennes, considérée comme la plus grande ressource de gaz naturel jamais trouvée en mer Méditerranée, a été un gros coup porté aux espoirs qu'avait Israël de parvenir à l'indépendance énergétique en devenant une puissance d'exportation de gaz naturel. Cette découverte est intervenue, alors même qu'Israël connaît un sérieux retard dans l'exploitation de ses propres champs de gaz naturel, Tamar et Leviathan, en raison de conflits politiques sur les prix à l'exportation et les futurs profits que généreront les sociétés de développement, Delek Drilling et Noble Energy. Israël s'attendait à ce que l'Egypte soit son principal client pour les exportations de gaz, mais les potentiels accords ont été remis en question suite à la découverte de Zohr.

Mais la découverte et l'expoitation de ce champ va modifier toute la stratégie méditerranéenne dans le domaine de l'énergie. Le champ disposerait d'une réserve d'environ 9 milliards de mètres cubes de gaz, soit 30% de plus que le champ israélien Leviathan qui détenait le titre du plus grand champ gazier en Méditerranée jusque-là.

ENI exploite déjà des champs gaziers égyptiens

Pendant ce temps, la découverte égyptienne a incité Eni, partiellement détenu par le gouvernement italien, d'explorer le potentiel d'un "hub gazier à l'est de la Méditerranée" qui recevra du gaz de divers pays du Moyen-Orient et l'enverra vers l'Europe, principalement en Italie et en Espagne. "Nous pouvons créer une plateforme en Méditerranée orientale qui peut réduire les coûts de développement de Chypre et d'Israël, en utilisant les installations égyptiennes" a déclaré le chef d'Eni, Claudio Descalzi, dans une interview.

Parallèlement, ENI vient de décrocher deux nouvelles concessions pétrolières au large de l'Égypte, en face du Delta du Nil et au sud-ouest de la zone Temsah, qui s'ajoutent aux deux concessions qu'il exploite déjà. ENI avance également ses pions en Libye où l'Italien a découvert en mars 2015 plusieurs gisements gaziers. Déjà premier producteur étranger de pétrole en Libye, il pourrait grâce à ces nouveaux gisements doubler la production de gaz libyen, pays dans lequel il prévoit d'investir 6 milliards d'euros d'ici 2022.

Le nouveau champ de bataille de l'énergie géopolitique qui est apparu ces dernières années a déjà renforcé la coopération entre Israël, l'Egypte et Chypre, et Eni espère poursuivre dans cette voie. Un responsable israélien a déclaré à i24news que le "rêve de Jérusalem est de placer un pipeline qui permettra l'exportation vers l'Europe, et il est logique géographiquement de le faire à travers l'Italie". "Toutefois", a t-il ajouté, "une telle coopération implique un accord très compliqué et détaillé avec de nombreux Etats et acteurs économiques, mais pour l'instant les discussions ne sont qu'au stade préliminaire".

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