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Engie demande à Gazprom de revoir ses tarifs sur le gaz

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Gazprom a annoncé dans un communiqué que le groupe énergétique français Engie venait d'entamer une procédure visant à lui faire diminuer les tarifs de vente de son gaz.

Des prix de vente jugés trop élevés en raison du cours actuel du marché, voilà la principale motivation de la requête d'Engie vis-à-vis de Gazprom. Et pour l'occasion, Engie n'effectue pas cette requête seule car c'est bel et bien un ensemble des principaux acteurs du marché européen du gaz naturel qui s'unissent. Gazprom ayant indiqué à cet égard sur son site internet à destination de ses actionnaires que "Une procédure d'arbitrage pour réviser le montant du contrat, à l'initiative du danois Dong Energy, du polonais PGNIG, du français Engie, du turc Botas Petroleum Pipeline et de l'anglo-néerlandais Shell Energy Europe, est actuellement en cours".

Les principales forces de l'Europe du gaz se sont donc unies pour réclamer une révision à la baisse des prix de Gazprom, le montant actuel ne reflétant pas selon eux la réalité du marché, égratigné par la une baisse du cours calqué sur celui du pétrole par ailleurs. Pour autant, Gazprom tente de calmer le jeu de son côté en avançant que cette procédure de demande de révision est de toute manière inclue d'emblée dans les contrats passés avec ses clients et que le recours porte non sur la maison-mère Gazprom mais sur sa filiale, Gazprom Export. Et que par ailleurs il n'y a rien de nouveau sous le soleil car la plainte déposée par les acteurs européens remonte à la fin de l'année 2015, le 23 décembre en l'occurrence.

Une décision attendue

Reste que si elle n'est pas nouvelle, l'opération de demande de révision de prix est des plus légitimes. Elle est d'une part inscrite dans les contrats et prévoit que les clients achetant du gaz au Russe puissent légitimement réclamer une baisse des prix une fois tous les deux ans. A ce droit contractuel s'ajoute évidemment une situation conjoncturelle qui plaide en faveur d'Engie : le prix du gaz suit celui du cours du pétrole, en régulière baisse depuis 2014.

On voit ainsi mal comment Gazprom pourrait refuser un geste commercial à Engie ainsi qu'aux autres grands groupes gaziers européens, d'autant que la France, l'Angleterre, l'Italie, l'Espagne et d'autres pays encore recevront d'ici quelques mois puis d'ici quelques années du gaz naturel en provenance des Etats-Unis, de l'Iran et de l'Azerbaïdjan. La diversification des sources d'approvisionnement est déjà actée et Bruxelles a entamé en plus une procédure à l'encontre de Gazprom pour abus de position dominante. L'étau commercial semble se resserrer autour du gazier russe, mais quel sera sa réponse pour concurrencer les prochains fournisseurs de l'Europe ? 

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