Gérard Mestrallet reste le pdg d'Engie pour deux années

Tandis qu'il avait annoncé à la mi-janvier son intention de passer la main à Isabelle Kocher, Gérard Mestrallet est finalement reconduit pour un nouveau mandat de 2 années. Son rôle stratégique dans les négociations post Cop21 a été avancé comme argument phare par l'Etat, principal décisionnaire.

Isabelle Kocher devra donc attendre encore deux années avant de se retrouver seule à la tête d'Engie. Car pour le moment, l'Etat a décidé de maintenir Gérard Estrallet à la tête du puissant groupe énergétique français. Ce capitaine d'industrie qui a conduit Engie aux plus hautes marches d'Europe et du monde au cours des vingt dernières années a en effet la charge de poursuivre les négociations entamées durant la Cop21. Ségolène Royal, alors Ministre de l'Ecologie, a en effet proposé à l'Elysée et à Bercy de conserver le pdg d'Engie en poste afin de continuer de mener le groupe dit du "business dialogue" initié lors de la Cop21 et dont le but est de rassembler des représentants de gouvernements et des dirigeants d’entreprises globales chargés de faire des propositions pour mieux lutter contre le réchauffement climatique.

L'engagement d'Engie en faveur des économies décarbonnées et où l'usage du gaz naturel va croissant a été porté par Gérard Mestrallet et le message de l'Etat est en substance : qui de mieux placé que lui pour l'instant pour terminer le travail ? Pour Ségolène Royal, Gérard Mestrallet ne peut partir tout de suite car "Il mène une mission sur le prix du carbone dans les entreprises, sur la décarbonisation de l’économie. Il est important qu’il puisse continuer avec la crédibilité d’être à la direction d’une entreprise"

Vers une gouvernance d'Engie en binôme ?

Bien que Gérard Mestrallet soit finalement maintenu dans ses fonctions durant encore deux années, le scénario le plus probable qui se dessine est celui d'une direction d'Engie à deux têtes. Mestrallet pourrait alors prendre le temps de remettre les clés de la maison à Isabelle Kocher et occuperait le poste de président non exécutif et Isabelle Kocher celui de directrice générale. Entrée chez Suez en 2002, Isabelle Kocher devrait toutefois parvenir à se hisser à la tête du groupe suite à cette période transitoire de deux années, faisant ainsi d'elle la toute première femme à diriger une entreprise du CAC40.

Un nouveau chapitre s'ouvre ainsi pour Engie avec le passage en douceur d'une direction à une autre sur fond de transition énergétique et de redéploiement stratégique notamment en termes de développement de la filière Power to gas, du Biogaz, du GNV ou encore de l'hydrogène. Isabelle Kocher aura donc beaucoup à faire et elle peut encore compter sur l'aide et les conseils de Gérard Mestrallet pour se lancer dans l'aventure en autonomie.